La Société d’histoire du pays de Saint-Genest-Malifaux s’est lancée dans deux études de fond. La première, en collaboration avec l’Institut Pierre Gardette de l’Université catholique de Lyon, est la collecte et l’analyse des milliers de noms de lieux du canton, jusqu’à la moindre parcelle, autrement dit une étude microtoponymique. La seconde consiste à répertorier et cartographier, sur le plateau du Haut-Pilat et dans ses environs, les routes gauloises et romaines ainsi que leurs agglomérations étapes, témoins d’un commerce intense entre le monde méditerranéen et le Nord des Gaules grâce aux voies d’eau du Rhône et de la Loire.

Nos anciens ont toujours eu à cœur de donner un sens au moindre nom de lieu quitte à le réinventer quand l’origine en était oubliée. Ils ont fait preuve pour cela de beaucoup d’imagination et souvent de pas mal d’humour. Ainsi à Maisonnette, hameau de Saint-Genest, la borne routière marquant une distance d’une lieue, dite pierre leugaire, est devenue au fil du temps la Pierre Légère, un comble pour une pierre ! Souvent le sens a été inversé et la grande voie, late en latin, s’est réduite à un Violet, un petit sentier, comme le cocu, mâle qui affichait par ses cornes sa virilité conquérante, s’est transformé en un mari trompé.

Les végétaux, pins, fayards ou simples ronces, et les animaux, loups, perdrix ou alouettes, pour ne citer que ceux-ci, se sont ainsi mis à cheminer le long de nos antiques routes, remplaçant un objet ou une singularité oubliés.

Nous vous proposons une promenade au long de ces chemins antiques à la rencontre d’arbres, d’arbrisseaux, et de bêtes qui ne manquent ni de poésie ni d’humour pour nous conter les préoccupations de nos aïeux, marcheurs impénitents.